01 mai, 2020

Le coup de la montgolfière


Bon perdre son masque c'est un peu comme perdre sa rallonge.
C'est perturbant.
Ma lame je l'ai égarée trois jours. Impossible de retrouver où j'avais fourré mon knife à ouverture d'une main.
Un tout usage que j'ai acheté directement à Thiers, dans une coutellerie ou une Makila en vitrine, un bel objet au pommeau en argent ciselé, m'avait conduit à pousser la porte.
Le bâton était far away de ma bourse, mais en papotant avec le vendeur, j'étais ressorti avec un nouveau compagnon.
Ce trappu au manche en pierre de lave.
Et à ouverture d'une main non mécanique.
Un truc qui descend des bergers calabrais.
Tenir le mouton d'une main et ouvrir le couteau pour lui enlever un caillou du sabot est très compliqué.
J'ai pas vu un seul latxa tête noire depuis et vu mon stock de surins on peut parler d'achat impulsif...
Ou j'ai eu affaire à un bon vendeur.
Comme je bosse pas mal aux jardins en ce moment par session d'une heure, j'ai refait tous les chemins pour voir si mon extension n'était pas tombée de la poche.
Rien. Nada. Que tch'i.
Bon je vais pas chouiner, j'ai de la matière question acier bleu. Une collection à faire rougir de plaisir un rémouleur.
Si ce petit métier tournait encore.
Vous connaissez l'adage, un keum ne peut sortir sans sa teub et son canif.
Dans les trucs obligatoire pour l'escapade, il y a aussi désormais le masque.
Voilà pas que je l'ai égaré aussi, le beau gris en tissu réalisé par belle maman.
Ce masque est d’ailleurs une vraie réussite.
Bien que réalisé avec des élastiques de slip kangourou qui me décolle un peu les oreilles, il est parfait pour me couvrir des yeux à la gorge.
Finalement je l'ai dégoté sous le coussin de Buck.
J'ai donc décidé de le nettoyer puisque cela faisait moins de soixante douze heures qu'il était la.
Je l'ai collé dans un bain d'eau de javel.
Mais le bain d'eau de javel voilà c'est une erreur. Je l'ai lu la.
Je l'ai mis a sécher.
Et voilà qu'il s'est mis a dracher sévère.
Enfin si vous devez nettoyer vos masques, le mieux c'est de les coller à la machine.
Ensuite je suis passé voir ma mère à l’Ephad.
Depuis que l’autorisation a été donnée par le king du tâtonnement , j’ai reçu un planning avec la date de ma visite pour ce mois.
Trente Avril , quinze heures trente, durée de la visite trente minutes.
Vous allez encore me dire que je tape trop la numérologie.
TSsssss, moins que les runes.
Reprenons.
Evidemment je suis arrivé en avance. Avec mon brin de muguet. je dois ressortir et revenir à trente , pas avant.
  • S'il vous plait monsieur. 
Je n'arriverai jamais à me faire qu'on me sorte du mOssieur.
Je retourne dix minutes dans la voiture.
Cette fois ci c’est l’heure.
Prise de température, trente six quatre. Un animal a sang froid. lavage de main, charte papier à signer comme quoi je ne fréquente pas de malades et une liste de pré-requis à faire blêmir les conditions d'utilisation de google . une fois les formalités remplies, me voila  sous un barnum .
Une grande table, style salle à manger, deux chaises bout à bout.
Ne pas s’approcher , ne pas enlever le masque et tout et quanti.
Il fait froid. deux jours de pluie on salement ratiboisé le thermomètre
la mère arrive dans son fauteuil, l’aide soignant lui explique qu’il ne faut pas enlever le masque et ne pas m’approcher.
il repart se mettre au chaud et garde un œil sur nous de la fenêtre de la résidence.
On commence à papoter. le masque la faire rire.
Un orage se déclenche. Elle s'inquiète du claquement de la pluie sur le plastique.
  • C’est quoi ce bruit ?
  • C’est rien, la pluie , maman
Elle a oublié le bruit de la pluie.  Depuis tout ce temps entre ces murs.
J’ai un peu froid. le vent se lève. Mais elle continue à papoter.
Une bourrasque plus forte.
D’un coup, d'un seul le pied du barnum de son coté se libère du bloc en fonte. bloc prévu pour, mais pas vraiment attaché.
sacré maman !
la toile de tente est comme prise d’une vie propre, elle se gonfle , se soulève et … Je fais un bon pour attraper le pied du barnum déjà a un metre trente du sol. peut être cinquante.
la toile claquée par le vent se rabat sur le fauteuil roulant. Ramener un spi une fois que le grain est déclenché n'est jamais une mince affaire.
Forcement elle râle. Dès que je m’occupe un peu d’elle, elle ronchonne.
Normal c’est ma reum.
sacré maman !
Je la soupçonne d’avoir tenté le coup de la montgolfière pour s’envoler par dessus le mur du parc.
j'ai oublié le nombre de fois ou elle m'a emmené au Prado voir Mary Poppins.
le personnel arrive en courant sous la pluie battante.
A quatre pour remettre de l’ordre.
  • ca va vous n’avez rien 
  • ha ha non touté va bène
On décide de remettre le papotage à des jours meilleurs.
  • une derniere photo ? 
  • ne vous approchez pas !
  • ok ok

Voilà pour le jour quarante cinq et une zik d'ambiance tiens, chaque fois que gaby ressort je me remémore  Dom, tiens man in mémoriam...




6 commentaires:

  1. En voilà une histoire !

    J'ai beaucoup de mal avec toutes ces précautions (une fois la température prise, un mètre de distance, pas d'embrassades etc...)...
    Elle a l'air en forme ta mère.

    De mon côté, pour ma mère et mes grands parents ,le temps semblent un peu trop long... Je les appelle régulièrement mais ça ne remplace pas tout.

    Quant à moi, je sais déjà qu'il va falloir que je télétravaille jusqu'à fin juin. Je n'ai pas le droit de me plaindre (j'ai un boulot) mais ça fait quand même loin...
    Et les cafés virtuels entre collègues, c'est pareil, ça a parfois ces limites...

    En attendant, on s'occupe en effet beaucoup du jardin et on est bien content qu'il ait plu!

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    1. Une vrai histoire de blog, non ?
      pour les mesures, même si c'est un peu procédurier. je m'y plie volontiers. ce truc fait des dégâts sans noms, il n'y a pas que les morts, eux sont libérés, il y a les séquelles pour ceux qui sont passés avec difficulté à travers.
      Du lourd. breuuuuuh.
      Oui ma mère va bien. C'est une période difficile, y a des trucs qu'elle a du mal à comprendre, comme les magasins fermés. Mais elle accepte. elle a gardée son caractère de fer.
      Elle m'a dit un truc.
      - Au moins cette guerre la, on n'est pas obligé de peser le pain !
      Enfin elle, parce que d'autres vont y arriver.
      Pour le taf, j'ai prévenu que je ne reprendrai pas le RERB. on m'a traité d'hypocondriaque, mais en bon pirate, je m'en bat les flancs.
      Au pire pour un ou deux one shot, je prendrai la ligne verte de l'Ourcq puisque elle a finalement été ré ouverte aux vélos ;.)
      D'ailleurs en parlant télétravail j'ai bien aimé le post de Nicolas sur le sujet. complètement raccord.
      voila voila
      @+


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    2. Je crois que si j'ai encore du mal a avec les mesures... C'est parce que justement je ne sors plus (ou uniquement dans mon jardin et 1 fois à la mairie, c'est dire)
      De ce fait, je me sens loin de ce virus... Et les transports, il est certain que je les éviterai : je les évitais déjà avant, sauf beuverie le soir en perspective :-).

      En effet, l'article de Nicolas résumé plutôt bien les choses : le télétravail me convient plutôt bien... Même si c'est parfois un peu malsain, puisque je me dis que je peux contacter les collègues que j'apprécie (ou avec lesquels j'ai besoin de bosser) et éviter veux que E j'apprécie moins (notamment ceux que tu es obligé de croiser en temps normal mais avec qui tu ne bosse pas).

      Mais ce qui me manque c'est quand même de pouvoir me balader plus librement, voir d'autres paysages... même si je ne suis pas particulièrement à plaindre non plus...
      Mais j'aimerais quand même voir les montagnes cet été... Retourner dans les jours plus courts sans y avoir été me chagrinerait

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    3. Y a pas qu'a toi que ça manque la liberté.
      Mes run au fond des bois avec buck me manquent. Et je parle pas du vent de la côte sauvage et de la mer. l'horizon de la mer, la c'est un gouffre de désespoir.
      j’espère que l'on aura le droit de bouger d'ici l'été.
      A mon grand age redevenir Outlaw serait faire preuve d'inconscience ;.)
      Allez, le plus dur est derrière nous.

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  2. Je n'ai plus malheureusement à m'occuper de mes parents... Et je me sens devenir vieux. Ni mon vieux pote, ni mon papa à appeler pour palabrer. C'est cela vieillir, voir les proches disparaître.Bon, le confinement n'est pas trop dur avec un jardin et un penchant pour le cocooning... Mais mon toutou aveugle, à chaque fois qu'il passe devant ma voiture la sent et je crois qu'il aimerait bien qu'on la prenne pour aller dans notre maison aveyronnaise...Je suppute.. Et je ne suis pas sur que le plus dur soit derrière nous.

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    1. Ma grand-mère sur le chemin de ses cent ans disait : devenir vieux tout est dans la tête.
      Hum je suis pas tout a fait d'accord. Avec mes bronches toutes trouées la moindre pente me foudroie. Manquerait plus qu'une ménagère me plombe au marché en ne respectant pas les distances. Tiens.
      Ce confinement n'est pas une contrainte pour les asociaux comme bibi. Mais j'ai un copain qui est tout l'inverse et qui l'a mal vécu. D'ailleurs si je conçois mal un retour au confinement. Cela nuirait au biz, je pense qu'on est loin d'être sorti des ronces. Ce petit air d'été et l'absence de certificat de circulation n'a rien éradiqué. Les gens ne s'y trompent pas qui sortent de plus en plus avec le masque.
      A part quelques lurons qui jouent les Kékés. Dommage pour eux, Ce truc est un vraie saloperie. Voilà. J'ai adoré la photo de ton chien. Il est vraiment beau. Le mien aussi vielli dur. Mais il attend aussi la même chose, l'appel de la forêt…
      Allez on pourra pas nous tenir en laisse éternellement. Gardons les yeux sur la ligne de juillet

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Allez y causez !
Avec le renouveau des trolls qui se la racontent, je modère systématiquement, normal ,je suis seul maitre à bord.
Donc ceux qui ne savent pas se tenir vont à la planche direct..