31 juillet, 2014

chroniques d'été : 1) des news de B612


Comme si l'air du large me torpille, voilà trois jours que je m'endors n'importe où je me pose. J'ai donc décidé pour lutter contre cette somniferie estivale de vous bassiner avec mes chroniques d'été.
Ça va me tenir en jambe et polluer vos blogs roll.
De toute façon désormais les blogs sont comme des îles cachées dans notre océan tumultueux d'informations.
Il n'y a plus que quelques vieux loups de mer aguerris du numérique qui y accostent.
Les touristes ballotés dans leurs cruisers quatre G croisent bien aux large dans leurs flux de streaming ou de icommerce.
Tiens en parlant lecture. Aujourd'hui cela fait soixante dix piges que le papa du petit prince à mis les bouts et ne répond plus.
Certes j'ai lu vol de nuit, et peut être même terre des hommes. Mais ce petit prince dont j'ai usé le trente trois tours dit par Gérard Philippe, est certainement le livre qui m'a le plus pétri avant l'avalanche d'autres lectures aventureuses.
Alors je me suis dit, en ce jour anniversaire, une petite note pour rétablir la vérité. Moi qui m'endors si souvent par ici , dans le désert .
Je sais. Le mouton me l'a confirmé. Il n'est pas tombé au large des calanques marseillaise, comme les lénifiantes chaines d'infos le psalmodient. C'était un leurre, la gourmette, l'avion tout ça.
Non celui qui ne lâche pas sa caisse me l'a confirmé.
Il est sur B612 avec un petit garçon.

16 juillet, 2014

dernière virée

Déjà la sortie Aulnay sud. 
Buck bave consciencieusement, plus occupé par l'arrivée hypothétique dans son champ de vision d'un congénère, que par ce qui me colle les plombs.
Yep, c'est la dernière virée du vaisseau amiral, ma fidèle cent.
Après plus de vingt ans de bons et loyaux services me voilà dans l'obligation de la lâcher. Elle qui ne m'a jamais plantée un seul jour de toutes ces années. Qu'il neige en haut du Lautaret ou en plein cagna au milieu des Landes.
Le cinq cylindres tourne comme au premier jour. Celui ou j'ai craqué pour ce monstre bradé dont personne ne voulait à cause de l'imposante vignette.
Trois cent mille bornes et quelques citernes de quatre vingt dix huit plus tard. Je me retrouve bêtement sentimental à un feu rouge pour un cube de trois tonnes.
On devrait pas vieillir, On s'attendrit. On cause même au papillons de nuit qui se cognent dans la lumière des réseaux sociaux.
Et ce technicien zélé qui ne lui a pas recollé le sésame 07/15. Pour un roulement, une usure de câbles et sûrement, aussi, pour mes cinq ans de retards. J'aurai bien tenté le scan, les vieux pirates ne s'embarrassent pas avec la paperasse du bord...
Mais l'équipage lui a voté.
Et la démocratie à bord, c'est pas pour les mangeurs de yaourts. Longtemps qu'ils ne supportaient plus le grésillement inaudible des baffles, le plafond en velours qui se décolle au premier beaux jours et ce flottement comme un léger roulis en dépassant les cent et quelques dizaines dans les virolos.
Me voilà rendu à choisir un de ces modernes et pâlots esquifs nommés Automobile.
Une de celles qui chouinent quand on met pas sa ceinture de sécurité et qui boivent comme un chtone d'Arrakis, bref un moderne vaisseau.  dépité je suis.
Mwouai. 
le feu passe au vert. le chien pose sa tête sur le tableau de bord . sa truffe pose un nouveau tatouage sur le pare brise. Je passe la première et baisse ma vitre. Allez je fait le tout du rond point, on répart dans l'autre sens, un dernier Run.
- hein Buck.
Ce stupide barclé acquiesce en remuant la queue.
Je monte le son. C'est parti....

05 juillet, 2014

Juillet déjà...


juillet déjà...
rien vu passer.
Vous êtes pas fatigué vous ? moi si. Et je vois toutes les choses d'une façon détachée comme si je les regardaient de loin.Une flemme de tout, c'est ennuyeux.
il est encore tôt. il tombe des hallebardes. j'ai ouvert la fenêtre, la fraîcheur rentre dans la pièce et le bruit de la pluie est la seule stéréo du bord.
J'ai rangé le lave vaisselle et  j'erre dans la cambuse à la recherche du kawa.
Les trolls ne se contentent pas de voler dans l'obscurité les chaussettes gauche, ils déplacent la boite de moulu toute les nuits.
Je ronchonne donc, mais pas trop fort. ça résonne dans les haubans.
Et puis comme je vais pour jeter dans la poubelle le papier du filtre à café de la veille, je tombe sur cette bouteille en partance pour le recyclage.
Pas de doute c'est un atavisme direct de la grotte Chauvet, la relève est assurée. 
j'ai un sourire.
je vais donc chercher l'appareil et vous met ça en boite.
un prétexte pour ne pas laisser ce blog au fil des araignées d'été, vous montrez que la chance est pour la crapule, mon fusible n'a pas encore lâché.
Je suis la tapi, prêt à vous mettre une bordée.
la pluie c'est calmée. les oiseaux se mettent à chanter. Aulnay La Sous se réveille doucement en ce samedi matin, une porte de voiture derrière, un volet roulant en face.
ha, voila le satané pot de café.
je vous laisse je vais déjeuner
juillet déjà...
rien vu passer.