La tempête a soufflé toute la nuit. Allongé dans le canapé, j’ai veillé Buck qui n’est pas au mieux de sa forme.
Il a l'équivalent d’un mal de mer, ce qui est le comble pour un chien de flibustier, et vomi à qui mieux mieux. Donc je veille au grain.
j'écoute le vent s'acharner contre les arbres autours.Depuis qu’il m’a tiré du plumard vers deux heures.
Quand le vent souffle l’hiver, ce n’est que sifflements stridents. Comme si des oubliés par centaines se manifestaient bruyamment.
Ma cloche feng-su que je n’ai pas rentré bat la chamade. Les lames des volets claquent des dents, le tout ne facilitant pas le retour du sommeil.
J'ai laissé en veilleuse le Henri II, je vais régulièrement voir mon pote et vérifier si je dois de nouveau nettoyer le périmètre.
Malgré dernièrement des piqûres régulières d’EPO pour canis lupus, il a du mal depuis hier matin à se lever et à tenir debout.
Du coup il s’assied n’importe où et de préférence dans sa gamelle d’eau que j’ai ramassée trois fois depuis ce matin.
Mais comme je suis devenu un homme de ménage, ça ne me fait ni chaud ni froid.
Je ronchonne de ma grosse voix pour le fun .
Vers trois heures, il est sorti cèpi, au bout de vingt minutes ne le voyant pas rentrer j’ai sorti le ciré sur mon pyj et son harnais pour le récupérer.
J’ai dû le porter. Assis le nez au vent, immobile, il bravait la tempête. Le temps que je le sèche, que j’alimente le poêle pour sécher les chiffons, il était largement passé quatre heures.
J’ai donc préparé le petit déj sans enclencher le grille-pain et le kawa.
Je me suis enroulé dans ma couverture, en évitant de penser à la suite. Mais ça a été un peu long.
A six heures trente le bosco a activé le grille-pain. j'ai mal partout. je deviens chochote.
Buck dort devant la lourde, sa couverture sur le dos. ma moitié pose le café, je raconte ma nuit en écoutant la météo locale. Cent quarante sur les îles.
Normal que j’ai entendu siffler. J’ouvre les volets, avant que je l’attrape le gauche claque sur le mur. Le fil de fer de ma cloche japonaise s'est rompu, elle gît à trois mètres.
Après une nuit pareille, je me tamponne des signes.
Ou je ne veux pas les voir.
Le jour se lève. Il sort et s'allonge sur l'herbe et s'endort. La pluie a cessé, mais pas le zeph.
Avant que je ne bascule vers le coté obscur ce qui ne saurait tarder, je me dépêche d'écrire, comme si cela pouvait conjurer quelque chose.
Merde ! Accroche toi, satané clébard !
Courage ! (Pour le chien, veux-je dire.) Ces satanées bestioles nous font vivre des moments bien pénibles. Surtout vers la fin.
RépondreSupprimerDG
Merci Didier. Je finis la seconde nuit. Oui c'est con de s’attacher à quatre pattes comme ça. Ça risque de me marquer un peu après quatorze ans d’habitudes communes…
SupprimerQue c’est dur de le voir ainsi, je partage votre peine.
RépondreSupprimerMa chienne est quasiment paralysée des pattes arrières depuis deux mois. Harnais pour la soulever, pour l’aider à marcher.
Mais elle mange et boit normalement.
Ici aussi il y a "un vent à décorner les bœufs".
Plein de pensées à tous trois.
Hélène
Merci Hélène. Oui c’est dur. Le véto a triplé les doses ce matin de pilules. mais pour l’instant le bougre ne bouge, ni ne boit. Même si je reste lucide, j’appréhende le vide de sa disparition. C’est rare que je dise que j’ai peur. mais la oui.
SupprimerJe ne sais pas quoi vous dire.
RépondreSupprimerAprès avoir perdu mon chien, mes 2 chats et ma perruche, sur une quarantaine d'années, je sais que c'est dur. Et maintenant mon chat Bouboule que je surveille chaque jour en me demandant si c'est une journée en plus ou une journée de moins.
Vous n'êtes pas seul : tous vos lecteurs pensent à vous !
Merci beaucoup ! J’ai lu sur un blog une péripétie de bouboule le greffier.Mais malheureusement ma mémoire déconne un peu. Je n’arrive pas à remettre le carnet. Je me prépare à ma troisième nuit blanche. Je peux en faire cent. Je bosse plus. Sauf comme ce jour pour la banque alimentaire.
SupprimerJe ne comprends pas pourquoi on s'attache autant à ses animaux. Enfin dans mon cas, plus qu’aux humains. J’ai toujours eu des chats. Mais depuis le départ du dernier, je suis inconsolable et seul avec mon vieux cleps. Bon, il faut toujours voir le coté positif. Cela ravi mes mésanges ,rouge gorges et autres piafs du périmètre.
Oui, j'ai déjà parlé de Bouboule ici même qui a un cancer. Le véto m'a dit entre 3 jours et 3 ans. ça fait 2 ans qu'il résiste mon chat d'amour !
RépondreSupprimerBon courage à vous...
L’œil de la tempête s'est attardé chez toi et Buck a entendu sa voix. Alors malade, il s'est quand même levé, en pleine nuit pendant que son maître somnolait pour aller voir, pour écouter, pour sentir et surveiller les alentours. Lui le cerbère qui a toujours veillé sur la casbah. Personne n'est autorisé à perturber la frêle harmonie de son univers, pas même le vent qui le pousse ni la pluie qui le ralenti. Il se couche sur l'herbe histoire de braver les éléments qui se déchainent. C'est Teuz qui vient à sa rencontre et lui dit : "Aller mon brave toutou, on rentre". Son regard bien que perdu, son Buck a compris , il est là, fatigué, usé, laminé par temps. Il pense l'animal que son temps est venu. Sale temps pour mettre le nez dehors.
RépondreSupprimerA bientôt Buck. A bientôt mon ami.
Claude
Merci mon Claudius. Oui il l'avait senti. Comme tout un chacun quand notre temps est arrivé. Il a réagi en dominant qu'il était ne cédant rien aux élements. Il m'a impressionné, jusqu'à la fin. Maintenant je peux dire , courageux comme un chien. Encore merci pour ton petit mot.
Supprimer