31 juillet, 2025

la marée des encrés

 

 Je sais.
On ne doit pas donner à manger aux oiseaux l'été . Mais la colonie de moineaux qui crèchent dans la haie adorent le rituel du matin. 
Quand le bosco se lève, je les mates poireauter sur les branches du pin,
depuis la cuisine où je m'acharne sur la bodum pour le kawa. En sortant ouvrir le reste des volets, on fait ça à l'ancienne par ici, j'ai une confiance mesurée dans la fée électrique, je leur pose sur le perchoir, le contenu du pot de confiture de pain dur qui trempe depuis la veille. 
S'ensuit une éffusion de trilles en tout genre. Comme à la cantoche. Pour ça que je tente pas avant, réveiller le bosco c'est gâcher la journée.
Je sais.
Ce n'est pas ce qui m'amène.
Voilà trois jours que j'écoute en boucle sur ma playlist ‘Selling England by the pound’. Le temps va devenir brumeux. A sa sortie, ce n'était pas le 33 le plus encensé de Genesis. Beaucoup lui préféraient ‘The lambs lies down..’. Il a clairement mieux traversé les années et dans les landes, il fonctionne encore assez bien. Mais bon la zik c'est à la fin de la note normalement.
Je sais.
J'étais dans la queue du super U. La litière de mochi, des cotons tiges et … du chocolat. C’est l'été les gens sont moins couverts, voire dans ce lieu assez touristique, découverts.
Les trois ménagères de moins de cinquante ans devant moi arborent toutes des tatouages. Discret derrière l’oreille pour la première. Plus voyant et disséminé sur le dos et le bras pour la suivante. La dernière est sûrement Venusienne voire Fremen d'Arrakis . Une femme bleue. 
Le caissier baraqué lui, arbore un magnifique tatouage tribal des îles de la sonde ou Fidji, je ne vois pas bien d'où je suis. Pis j'y connais que tchi.
Quand je fus jeune, le tatouage était réservé au tahitiens présents au service national ou aux marlous comme mon pote Mikko. Lui qui s'était fait tatouer, au temps où la bascule à charlots existait encore, donc avant quatre-vingt un, des pointillés bien gras et du plus bel effet autour du cou. Quand on s’est croisé pour la crémation d’un proche au père Lachaise, il y a pas si longtemps, ça m’a replongé direct dans ces fameuses années.
Je sais.
Désormais le tattoo est devenu un marché florissant. Comme  McDo, une officine disponible toutes les vingt minutes. Le temps est loin où Tintin tenait le pavé rue Blanche, enfin à l’angle. Chacun affiche ses passions, hobbies, son code barre, la liste de ses fantômes. Niveau créativité y a plus de frein. Un moment même le bosco voulait une citation dans le dos à la façon d’Angélina. Mais la traductions des hiéroglyphes peut porter à plusieurs interprétations lui ai-je soufflé.
C'est passé. 
Pour ma part , ma peau étant déjà en auto-tatouage automatique de scarifications et autres failles épidermiques , je ne vois pas la peine de m’en rajouter.
Du coup cet afflux de tatoués en tout genre m’a fait lire un article de madame Figaro. Et Ouai je vieillis dur, je lis même cette feuille de choux de quinquas en Gucci. Donc vingt pour cent des Français sont tatoués. Bigre. Et dans le monde des encrés vingt trois pourcent veulent se faire détatouer. Re bigre. Quel joli marché.
Ça me rappelle ce film avec Gabin et de Funès  qui avait un Modigliani dans le dos. Dur de le vendre. 

Je n’ai pas de chute pour cette note. 
Si, celle qu’on sort à ses enfants quand comme moi on a traversé les années de rêves soixante dix et leurs cortèges de fantômes qui vous hantent sur les ritournelles de Genesis.

Méfiez vous des modes, elles ne sont pas elles, indélébiles.


29 juillet, 2025

Les vacances de Mochi

La pétition à atteint les deux millions de signatures. Beaucoup vont tenter de récupérer le bébé. Certains même pensent qu’ils sont à l’origine de ce mouvement populaire inédit.
Je n’en aurai pas causé ici, j’avais dit plus de prise avec ce monde, mais voilà, j’ai parcouru cet article de ouest France qui traduit parfaitement ce que je pense de la formidable mobilisation initiée par cette discrète jeune fille de vingt trois ans qui réussit là, comme goliath,  à mettre une jolie pierre dans nos institutions ankylosées depuis bien longtemps. 
Et je pense aussi que l'onde de choc va résonner bien plus loin que l'été, même si des contre-feux médiatiques sont allumés, et au plus haut niveau. 
La France fût pionnière pour les libertés. Il faut qu'elle le soit pour ce problème de santé indéniable. 

Et pour cette forme de démocratie directe, tiens pendant que j'y suis,  me voilà laché . l'Europe n’a qu'à suivre, comme par le passé. Ils ont des enfants et petits enfants, eux aussi.
Vox populi, vox dei.
Sinon en parlant mômes, je finis mon second livre d'Harrison dans le TIGIVI. Il y a guère plus la que je peux lire. Le reste du temps je suis toujours dominé par ma todo d’hyperactif. Bizarrement je considère que lire dans l'après midi par exemple est une perte de temps. Et le soir, même si l'idée est là, Morphée me cueille régulièrement. J’ai le syndrome de la poupée celluloïd. Je m’allonge hop , mes yeux se ferment. 

Yep,  je causai môme car je convoie Mochi le chat du quartier maître qui vient passer quelques semaines à la campagne. Dans un magnifique sac à dos rose, qui permet de supporter son poids et qui sied à mon teint halé. Mouarf. 


Ce matiné oslo d’un refuge guadeloupéen a un sacré caractère. Le quartier maître a du subir une opération des mains un jour où ce félin, et pas pour rire, a croisé un pitt dans le bois de Vincennes. Moi j'aurai eu peur pour le kien, mais elle a priviligié son greffier et c'est fait manger les mains par son tigre en le récuperant. 
Il est deux points zéro aussi, le zozo, équipé d’un gps et d’une application de traceur, une de plus que j’ai du installer sur mon téléphone pour suivre ce fils de flibustier s’il venait à s’échapper. Un katze numérique. 
Au bas mot, le cinquième élément.

Cerise sur le gâteau il s’entend bien avec Molly pour les conneries et ces vacances vont lui faire perdre un peu de poids au kéké du neuf cube.
Pour en revenir à Harrison, je sais quoi prendre comme prochain livre, je pense que ses oeuvres vont faire mon été.
Voilà. On file vers Rennes, Mochi pionce, je reprends ma lecture. 








25 juillet, 2025

S'alléger.

La pluie est enfin arrivée.

La paille de ce qui sert de pelouse revient vers le vert .
Les jours raccourcissent aussi. 
Déjà.
Ce matin en sortant molly j’ai eu un petit coup de mou. Je me suis assis sur le fauteuil de Monsieur Robert à regarder le point d’eau tout vert de lentilles brillantes comme autant d'étoiles.


Un long moment. Les poules d’eau ont dû avoir leurs portées, elles ne sont plus là.
Le fauteuil a été refait, l’ancien a été volé à la fin de l’hiver. Maintenant il y a une mention. ‘merci de ne pas voler ce fauteuil’

Il a déjà été dégradé, au beau milieu de nulle part, le respect fout aussi le camp, mais heureusement vite refait. 
En parlant de nulle part, un peu avant, au bout d’un chemin creux je suis tombé sur le QG d’un ou de plusieurs Huckleberry Finn 2025. 
Cela m’a amusé, je l’ai capturé en photo. 


J’adorai les cabanes quand j'étais petit. 
Ha les souvenirs ! 
Cette semaine j’ai fait du tri, on ne peut pas tout garder. Mes deux albums de photos des années soixante à quatre vingt prenaient trop de place, ou les commentaires sous les photos n'étaient plus tendance. J’ai extrait les photos, conservé la famille et impitoyablement chassé vers le recyclage les paysages, les loosers de potes et autres souvenirs de vacances.
Du coup une petite enveloppe kraft toute plate suffit à stocker ma vie de soixante à quatre-vingt. 
Alléger me voilà.
Et puis  une jolie note de rien, tiens.
 

18 juillet, 2025

sucrer mes fraises

 


Je ne supporte plus la panne de ce blog. Écrire, bien. Mais sur quoi ? Ma vie de jeune vieillard n’a pas vraiment d'intérêt. Le jeune vieillard est un néologisme de mon cru, pour désigner ceux dont le corps barre en sucettes plus vite que la tête. Certains sont vieux étant jeunes. Je m’en suis coltiné quelquefois des beaux spécimens de vieillards jeunes. Sérieux, chiants et finalement tristes.
Ils ont sûrement une vie qui leur paraît plus longue, à se croire si responsables. Un peu con, mais comme tous les cons, ils ne le savent pas.
Alors ? ma todo du jour est généralement réalisée et ma sieste de début d’aprèm est incontournable, sinon je n'arrive plus à arquer passé quinze heures 
Molly me maintient dans le jus. Nos sorties journalières frisent les dix bornes, voire plus soit presque trois plombes au grand air. On n’utilise la bagnole que pour aller se baquer. Les plages pour chiens se sont répandus depuis deux ans. Les jeunes gens font moins d’enfants. Je les comprends.
Elle adore cette voiture. Elle monte derrière et pose sa tête à côté du chien en peluche qui remue la sienne. Elle ne peut pas s'asseoir à côté de moi devant comme le faisait Buck dans la 100. Le bosco, propriétaire de la VW, a acheté des housses neuves pour sa tire de collec, elle date de son miper, gare au sable !


Cette Beetle que j’ai descendue vent debout du neuf cube ou elle dormait depuis cinq ou dix ans reprend peu à peu une nouvelle vie. 
Elle a été refusée ici à son arrivée au contrôle technique après mes six cents bornes sur l’autoroute à une vitesse, assez réglementaire. Une liste de défauts majeurs à faire blêmir la maréchaussée. Mais avec ses qualités , boîte manuelle, deux litres, pas d'irritants bip bip, ni de casses burnes ceintures qui sonnent, après quelques recherches et l’aide d'avis google,  j’ai trouvé une bande de jeunes garagistes qui m’ont réparé tout cela et obtenu le précieux sésame.
Dans le mouvement j’ai abandonné ma plaque neuf trois trentenaire historique pour un numéro normalisé. Me voilà invisible et au sec,  si un jour il pleut. Être en alerte sécheresse mi -juillet, c’est pas trentenaire non plus comme genre d’alerte. Je vais choper de l’eau à la pompe publique, j’ai récupéré à la ressourcerie trois bidons plastique de vingt qui sont repartis dans la tire. Mes fraises demandent presque autant d’eau que mes trois pieds de tomates. Les jeunes vieillards kiffent les fraises dans du sucre de fleur de coco. On a tous un vice. Je les ramasse à la fraîche, pas trop mûres, car sinon radibus des champs, qui ne doit pas être tout jeune non plus, me les croque le temps que je me décide. Disparues. Le soir elles sont tip top en allumant le poste pour vérifier que la guerre n’a pas commencée. L'équivalent du terme popcorn dans les RS.
Voilà je vous ai assez saoulé pour un dredi. Je vais couper une branche de la haie qui a rendu l'âme avec ce manque d’eau.
Tchuss.