Ah ah ! Damned ! Après la wasser c'est le zèph. Je viens de voir le petit arrosoir noir traverser le jardin comme si un footeux hystérique le poursuivait de son pied gauche.
Je deviens de plus en plus contemplatif.
Je reste posé là devant mon troisième café, soudain froid, à regarder mon bout de jardin.
J’ai bien appréhendé cette nouvelle marotte. Comme je n’ai plus de greffier, ni de clébard, je reporte mon occupation sur les piafs.
J’ai recyclé la seconde balançoire que j’avais confectionné pour les jolies grenouilles du neveu et leur symposium sur les kokeshi de cet été.
J’ai rajouté des bords à la planche, un toit en ardoise pour respecter les règles du PLU, raccourcit la corde et accroché le tout à la première branche du pin de mes enfants qui a vraiment bien poussé.
Tellement que quand le vent se déchaîne, comme aujourd’hui en alerte orange, je crains toujours une chute sur la maison.
Mais c'est l’arbre des mousses, alors mektoub !
Du coup je leur coupe, à ces satanés zozios, mes croûtes de pain le matin. Je sors la planche et l'immense couteau anglais à rosbeef de ma reum. Je m'applique. Des fines lamelles, recoupées ensuite en minuscules morceaux. Pour l'instant le bout de mes phallanges est passé à coté. De peu une fois où deux. C'est dans mon planning, après le vidage du poêle, la vaisselle du petit dèj et la coupe du petit bois.
Le plateau à pain est pris d'assaut par le rouge gorge et madame, les tourterelles et le couple de jacasantes pies. Il y a aussi des minuscules oiseaux à la robe de moineaux, une sorte de cousin des verdiers en plus petit, qui mangent les fruits et graines en reste du pain sportif.
Wesh ! ici y a que le pain et le bosco qui sont sportif.
A côté de mon porte-avions à miettes, il y a la colonne graines de tournesol, propriété unique de trois sortes de mésanges , à crête ou sans. Un ballet incessant je dois recharger tout les deux jours
Le satellite suivant c’est les boules de graisse que se réserve les moineaux.
J’ai installé ce dispositif pour éviter la venue d'une colonie de rats des champs, émigrés du compost et qui mangeaient le pain par terre. Le bosco était affolé de ces intrus. Le résultat est plutôt efficace. Sauf pour un jeunot que j’ai surnommé Mikko, qui grimpe via le tronc et redescend grailler par les cordes de la balancelle.
Au début je pensais changer les cordes, je ne manque pas de bouts abandonnés par la marée, mais je me suis ravisé.
J’ai toujours privilégié l’audace et les futés. Je ne vais pas m'arrêter maintenant que me voilà limite grabataire . Futé il l’est, le bosco ne l’a pas encore calculé.
Voilà ma note du jour, je vais vous abandonner, faut que j’attaque ma ToDo matinales sinon ça va réclamer.