J’ai pris cette photo aujourd'hui dans mon antre. Bizarrement je perds mes souvenirs anciens ou même récents.
Mais je me rappelle de cette journée. Un dimanche d'été. Il faisait chaud, très chaud. Août sûrement.
Un après-midi après le déjeuner chez Lucie. Toujours copieux le repas dominical chez grand-mère. un plat de viande et un plat de poisson. À l'époque, une partie de l'Ailette n'était pas encore privatisée par un centre de vacances. On faisait un tour au frais dans les bois, puis on passait inmanquablement par l’abbaye de Vauclerc. La photo est là devant les ruines. Tu aimais beaucoup ce coin de bois.
Bonne fête papa.
Je voulais prendre une photo plus de l'époque où tu t’investissais pour les autres, j'en avais une top sur l'inauguration d'un collège, mais je n'ai pas remis la main dessus.
Il y avait bien celle de ta promo quarante deux de l'école normale mais il faut bien te calculer sur cette fournée d’intellos. Une autre fois.
Celle-là fera l’affaire. Avec le reflet du soleil on voit mon ombre actuelle de capo derrière. Avec mon borsa de jardin et mes lunettes Ray Charles.
Tu me manques toujours papa. Trente-huit ans que tu es parti. Ton clin d'œil du dernier soir, en sortant de ta chambre à l'hôpital, me hante.
Voilà.
Je n'ai pas oublié ce jour.
Bonne fête papa.
Hier c'était ma toute première fête des pères sans père, mais j'y ai pensé avec tendresse, là haut, dans les nuages. C'est toi dans les bras de ton père ? Il est mort jeune...
RépondreSupprimerOui c’est moi dans ses bras, on ne maîtrise pas toujours comment les photos prennent de l’importance.
SupprimerIl est mort pas si jeune, soixante trois, mais ils partent toujours trop tôt.
Et il a eu une vie si remplie que cela compte certainement double. En tous cas il me manque toujours, même après toutes ces années …